La période de 1914 à 1918

md20121263562

La rue principale de Sclayn est située à 3 kilomètres à vol d’oiseau du fort de Maizeret et était directement sous le feu de ses canons.

Le 3 aout 1914, un bataillon du 10ème de ligne est cantonné dans la localité jusqu’au 6 aout, date où il fut remplacé par un bataillon du 8 ème de ligne avec le major Blairon qui organisa la défense de la tête de pont établie sur la rive gauche du coté de Vezin. Il creusent des tranchées sur l’éperon qui domine le village vers Bonneville, destruisent des murailles pouvant servir de rempart à l’ennemi, procèdent à l’abatage d’arbres et à la construction de  barricades dans les rues.

Au soir du 16 aout , arriva l’ordre de se replier sur la rive opposée. Le 19 aout, le bataillon de Sclaigneaux se replia sur Wartet avec le 8 ème de ligne. Dans l’après midi, le génie fit sauter le tunnel de Sclaigneaux et à minuit, le pont de Sclayn.

pontdesclayn-4-saute
A la soirée, la cavalerie allemande s’avança jusque « sur les Tiennes » et fit savoir au Bourgmestre que si les chemins restaient entravés, le village en souffrirait.

Sous les conseils du major Blairon, le nécessaire fut fait . Le 20 aout, un officier et 50 hommes du 86 ème d’infanterie pénétrèrent dans Sclayn, par le « Fond des Vaux« et, revolver au poing, demandèrent des vivres dans les maisons. Après avoir traversé le village sans s’arrêter, ils revinrent sur la place.

Le 21 aout à 3 heures, 25 cavaliers et une avant-garde de 1000 hommes vinrent pour loger, et le soir, 80 fourgons avec les officiers, hommes et chevaux cantonnèrent dans la grande prairie.

sclayn-inauguration-monument-aux-morts

Le 24 et le 25, ce fut le lamentable passage des prisonniers belges, qui mourraient de faim et que ravitaillèrent les civils, malgré leurs gardiens.

Puis ce fut la déportation de 96 personnes en date du 23 novembre 1916.
Pour cette période il y eu 10 victimes militaires et une civile: Mr Armand Bernier.

Le monument aux morts (photo) a été inauguré, sur la place de Sclayn, le 31 aout 1919.


Extrait de SCHMITZ (J.) & NIEUWLAND (N.) – l’invasion allemande, Bruxelles, 1920, p 110 et 111, tome II.


 

Publié dans Biographies, Patrimoine | Laisser un commentaire

Marcel Frison : du négoce à la Députation Permanente.

Marcel Frison est 11072016-Col-G-Dossogne-124originaire de Landenne sur Meuse , où il naquit le 5 juin 1926.

Fils de Gaston Frison et Maria Gemine.  Il a une soeur : Irène. Son père Gaston était négociant à Landenne. Maria Gemine était l’ainée d’une famille de 7 enfants dont le papa jouait de l’accordéon dans les bals pour arrondir ses fins de mois.

Après deux années de fiancailles, Marcel Frison s’installe à Sclayn le 10 juillet 1952, pour épouser Jeanne, la fille de Réné Joiris et de Pauline Van-Loon.

Jeanne Joiris  et Marcel Frison eurent deux enfants :  Martine ( 1957) , et Eric (1961 -1984 ) .

Sa fille ainée héritera de son goût pour la chose publique. Elle deviendra échevine de la ville d’Andenne de 2001 à 2006.

Marchand de beurre , lait et oeufs, Marcel Frison réorienta sa carrière après le décès de son père en  1961 . Sensible au mouvement social et aux grèves qui frappent notre pays dans les années 60, il se passionne peu à peu pour la politique .

A Sclayn, Marcel s’occupe du club de dressage de chiens , installé au complexe Jean Lombet . Il y organise de nombreuses expositions et manifestations internationales.

Mais il est surtout actif dans la création des burlesques »  Burlesques« , un groupe vélocipédique  humoristique ( photo) . Les nombreux déplacements de cette société font de Marcel un personnage populaire, connu pour sa jovialité et son sens du service.

Tandis que son épouse tenait un magasin d’alimentation au n° 179 de la rue docteur Parent, Marcel Frison se présenta aux élections communales de Sclayn et fut élu pour la première fois en 1962, en temps que conseiller communal  socialiste .

27032016-repas143Dès la législature suivante, fort d’une grande popularité , il ravit le poste de Bourgmestre de Sclayn à Jules Cabus qui fut mayeur de 1963 à 1970.

Marcel Frison fut nommé Bourgmestre le 1 janvier 1971. Il était secondé par les échevins : Clément Bodart et Jean Meunier . Sur les bancs du conseil communal siégeaient également : Gérald Duchateau, Jules Cabus, Louis Roquet, Paul Bourguignon, Maurice Evrard et Albert Beaujean.   Mais dès la fin de l’année, il est élu au conseil provincial de Namur et siège comme député permanent durant 11 années.  Il démissionne de son mandat communal le 26 novembre 1971 ( et est remplacé par son suppléant, Marcel Delforge) .

C’est Jean Meunier qui lui succède comme Bourgmestre de Sclayn, dès le 1 décembre 1971, jusqu’à la fusion des communes, en 1977.

Administrateur à la Société Nationale du Logement, Marcel Frison s’est fortement impliqué dans le logement social. Un complexe d’appartements sociaux, porte d’ailleurs son nom , rue des combattants à Sclayn.12072016-Frison227

Dans la province de Namur, Marcel Frison est surtout connu pour avoir contribué à la construction du domaine provincial de Chevetogne.

Il décède en avril 1983 .

(Merci à  Mme Martine Frison , pour son aide précieuse dans la rédaction de cet article) 


 

 

Publié dans Biographies | Laisser un commentaire

Jean Meunier, le dernier Bourgmestre de Sclayn.

Jean Meunier est né le 20 septembre 1930 ã Thon Samson .

Son père, Charles Meunier, qui  était peintre en bâtiment,a épousé Edith  Colson.

Charles et Edith ont eu cinq enfants : André ,Yves, Fernand, Jean et Marie Josée.          Jean 11072016-13669121_10154289365018959_3974907526817088115_nMeunier est donc le quatrième dans la fratrie. Dans sa jeunesse, Jean a tenté les beaux arts en peinture en bâtiments,  mais il a ensuite  préféré plonger dans la vie active en travaillant dans le secteur carrier, où la main d’oeuvre était abondante à l’époque .

Il a travaillé aux carrières Lhoist de Namèche , puis aux carrières des grands malades à Beez.

Il a rencontré celle qui allait devenir son épouse , Edith Defossé fille de Émile Defossé (photo ci dessus) (échevin sous Jean Lombet) et de Denise Debroux ã la fête à Sclayn en 1951.

De leur union sont nés trois enfants: Denis , Joëlle et Nadine.

11264940_1473460342965558_271822756_oMilitant socialiste, Jean fut élu au conseil communal de Sclayn, présidé à l’époque par son ami Marcel Frison, dont il fut d’ailleurs l’échevin , à partir du 1 janvier 1971. C’est donc tout naturellement qu’il remplaça son mentor lors du départ de celui-ci vers la députation permanente le 1 decembre1971.

Jean Meunier a été nommé bourgmestre le 9 février 1972.

Le collège échevinal était 14184515_10154461049358959_3954322706488205765_ncomposé de deux échevins: Louis Roquet et Paul Bourguignon. Au conseil, siégeaient également les conseillers : Gérald Duchateau, Jules Cabus, Maurice Evrard, Albert Beaujean , Marcel Delforge et Jean Beguin. Auguste Libois remplissait les fonction de secrétaire communal .
Il sera  réélu jusqu’à la fusion des communes. Depuis le 1 janvier 1977, neuf villages composent la commune d’Andenne : Landenne, Vezin, Sclayn, Bonneville, Thon , Seilles , Maizeret , Namèche et Coutisse.

26032016-repas137

Son implication au sein  du club de football et des anciens prisonniers de guerre lui ont valu une grande popularité.   Les habitants de Sclayn se souviennent de sa générosité et de sa bonne humeur .

La carrière politique de Jean Meunier se prolongera à la ville d’Andenne où il  devient président du Centre Public d’Action Sociale.

Jean Meunier terminera sa carrière au ministère de la Région bruxelloise jusqu’à sa pension.

A ce moment, il est revenu vivre à Andenne jusqu’à sa mort en 2008.

(Merci à  Mme Joelle Meunier pour son aide précieuse dans la rédaction de cet article )


 

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Jean Lombet, ouvrier carrier et Bourgmestre de Sclayn.

jean Lombet224Jean Lombet est né le 16 mai 1908 à Sclayn.

Il  est le fils de Firmin Lombet (surnommé « li sintch » par ses collègues carriers) et de Marie Mathieu ( Marie Tchatcha) qui habitaient une petite maison au lieu dit  « Tienne aux vaches », avant de venir s’installer dans le Fond des Vaux .

Il a épousé Irma Haibette le 28 juin 1930.

De leur union, sont nés quatre enfants: René (19/11/1930), José (21/12/1934), Michel (13/01/1934), Liliane (3/12/1941).

Jean Lombet  était, comme son père, ouvrier carrier .

Avant la guerre, Jean travaillait 09042016-Col-B-Renson-64aux carrières Maessens à Anton , ainsi qu’aux carrières Discry où il exerçait la profession de casseur de pierres. Son fils Michel Lombet raconte que « pendant la guerre, Jean fut embauché aux carrières Tonglet , où le travail était moins dur , mais plus nocif, à cause des gaz du haut fourneau qu’il inhalait à longueur de journée…. « 

De septembre 1944 à 1945, Jean fut engagé par l’armée américaine au 130 Th general Hospital , au Mont de la Salle à Ciney.

09072016-Col-Maurice-Delisée-134 jean lombet       De 1947 , jusqu’à son décès accidentel en février 1957,   « Li Djean », comme on le surnommait, fut élu Bourgmestre de Sclayn et Conseiller provincial.
Son premier mandat de Bourgmestre prit court le 1 janvier 1947. Il était secondé par les échevins: Frère et Célestin Duchateau. Le conseil communal de Sclayn était également composé des conseillers: Emile Defossé, Marc Joiris, Martin , Benoit Nève de Mévergnies, Désiré Feraille, Chiliatte .

Dès son entrée en fonction, et sous son impulsion, le conseil communal de Sclayn décide le 6 décembre 1947 de renommer certaines rues de Sclayn, en hommage aux héros de la guerre. C’est ainsi que la rue du Fossé devient rue Isidore Parmentier, que la grand rue porte le nom de rue Docteur Parent, et que la rue de l’industrie est changée en rue Gustave Jacoby .
Jean Lombet fut réélu pour une seconde législature en octobre 52 et présida, le 1 janvier 1953, le nouveau collège échevinal composé de: Emile Evraud et Jules Pierre .                              Le conseil communal comptait aussi parmi ses membres: Désiré Feraille, Raymond Martin, Gustave Guisset, Florent Suys, Jean Beghin, Edouard Collart (+). Ce dernier fut remplacé par Augusta Thomas en octobre 56 après son décès.
C’est Mr Emile Evraud qui lui succéda comme mayeur de Sclayn, durant 6 ans:  du 27 /3/1957 au 29 /3/ 63. ( Lire ici l’hommage rendu par le Conseil communal du 18/3/57 ).

Très populaire, Jean Lombet a œuvré ( comme  le rappelle son petit fils Jean-Pierre) « pour le bien-être de sa commune, de la jeunesse, et notamment dans le domaine sportif ».

C’est d’ailleurs sous l’impulsion du Bourgmestre Lombet Jean Lombet ( image Donato)que sera construite la plaine de sports de Sclayn . Grâce au concours de l’armée belge qui emploie ses engins du génie et nivelle un terril de 40.000 m³ , pour en faire le complexe sportif qui sera terminé en 1959, soit deux ans après le décès du Bourgmestre.

Le stade communal porte désormais le nom de stade Jean Lombet. ( écouter le témoignage de son fils Michel Lombet à ce sujet )

Jean Lombet appartenait à la famille socialiste. Ouvert d’esprit, et attaché au patrimoine de son village natal, il fut aussi un des maitres d’œuvre de la restauration de l’église Saint Maurice , notamment par le biais de la dotation de nouvelles orgues en 1956.                      C’est également lui qui inaugura, en 1950, aux cotés du ministre des travaux publics de l’époque, Auguste Buisseret , le troisième pont de Sclayn ( voir la vidéo) .

Col-Maurice-Delisée-208Il se tua à moto, au lieu dit « Marche en pré « , près de l’usine des produits chimiques. La cérémonie de son enterrement, en  mars 1957,  donna lieu au déplacement d’une foule nombreuse.

Comme en témoigne la photo , le cortège funèbre était ouvert par le comité des fêtes de Sclayn.

 

( La plupart des informations de cette biographie proviennent de  J-P  Lombet ).


 

Publié dans Biographies | Laisser un commentaire

Auguste Thomas

auguste Thomas carte identitéAuguste Thomas est originaire de Gives . Il y est né le 14 janvier 1870. Fils d’Auguste Thomas et de Thérèse Nigot qui ont eu 14 enfants .

Il a épousé Françoise Dehan, une fille de la ferme de Wasimont , sur les hauteurs de Gives. Ils ont eu 3 enfants : Augusta, Philippe, et René. Il a travaillé dans la mine, en région hutoise, puis a participé à la construction de l’écluse de Sclayn.

Il a alors créé un magasin bobonnemagasin: Auguste Thomas-Dehan, sur la grand route à Sclayn, près des maisons de l’imprimeur Dinot .

Il n’y avait à l’époque que deux numéros de téléphone à Sclayn : le 24 , numéro d’appel du magasin Thomas-Dehan, et  un au magasin de l’écluse .

2( % laisser passerEn 1914, il entra dans la résistance. Il fut capturé par les allemands en tentant de se replier du coté de Maastricht, vers la Hollande, qui n’était pas en guerre.

Il fut prisonnier politique en Allemagne et incarcéré dans une   prison assez sordide , où il a mangé … du rat !  Les conditions de détention étaient particulièrement dures, ( écouter ici le témoignage oral de son filleul Jean Dive)
Après la guerre, il revendit son magasin à la C.A.V  , Centrale d’Achat et de Vente situé à Ans, rue des anglais . Sa fille Augusta en reprit la gérance avec lui. Le magasin déménagea ensuite de quelques centaines de mètres, pour s’installer au numéro 95 de la rue des Combattants .

Auguste Thomas,  fut conseiller communal à Sclayn , à partir du 24/4/1921. Réélu à plusieurs reprises, il devint premier échevin le 13 janvier 1933 , où il s’occupa de travaux publics, 11102015-AUG THMAS PARIS 19OOsous l’égide du Bourgmestre Alexandre Guilmain . C’est sous son échevinat que furent installés les égouts dans le village.

Le 10 mai 1940, lorsque la seconde guerre mondiale fut déclarée , Auguste Thomas qui était fiché par les allemands, décide de quitter Sclayn avec sa famille . Il prit peur , se souvenant que les Uhlans avaient massacré des gens à Andenne.  ( http://ville-martyre.andenne.be

Publié dans Biographies | 2 commentaires

Souvenirs de la guerre 40 à Sclayn


dans l'après midi, sur réquisition , ce fut le départ à la gare de Sclaigneaux de toute la jeunesse.

Le 10 mai 1940 , un vendredi : »Dans l’après midi , sur réquisition , ce fut le départ à la gare de Sclaigneaux de toute la jeunesse. Groupe dénommé C.R.A.B soit Centre de Recrutement de l’Armée Belge. Ces jeunes avaient 16 ans et plus.

Le lieu à rejoindre était Quiévrain. Rien n’y était organisé ni prévu pour les recevoir. Après bien des tribulations à travers la Belgique, ce fut l’exode en France. La plupart se sont retrouvés à Toulouse où la capitulation belge nous surprit .

Bien des français nous ont injuriés; ils ne pouvaient savoir ce qui les attendait plus tard . Les jeunes gens de 18 ans furent réquisitionnés et embarqués en train,ramenés sur la Seine pour effectuer des travaux pour l’armée française en débandade, et de nouveau, ce fut l’exode à pied ; dans les bombardements, sans nourriture et bien souvent ne sachant pas où on se trouvait . Camille Delforge devait décéder à Bagnères, victime d’un accident de travail. « 


Le 11 MAI 1940: c’était un samedi :le 11 mai 1940, vers 21 heures, l'armée belge en retraite fit sauter le second pont de Sclayn ,celui ci avait été construit par les allemands en 1915 ! . ( image biblioteca andana, collection Maurice Maurice Delisee).

 » A 9 heures du soir, eut lieu le sautage du pont .
La plupart des habitants résidant dans la zone dangereuse n’avaient pas été prévenus, contrairement à ce qui avait été annoncé précédemment par les autorités militaires .
Plusieurs maisons furent partiellement détruites, l’église et une trentaine d’autres habitations endommagées plus ou moins gravement. »


13177793_10209100870296409_8537546201229000887_nLe 12 MAI 1940, c’était un dimanche :     « le sautage du pont a eu pour conséquence de semer la panique .

Pendant la nuit de samedi à dimanche, la plupart des habitants prirent la fuite, abandonnant leurs biens, pour se mettre à l’abri du danger et ne se souciant nullement de leurs concitoyens obligés de rester dans la localité .
Pendant toute la matinée, ce fut un spectacle réellement écœurant de voir le cortège des évacués voguant vers l’inconnu avec des moyens de fortune: charrettes à bras, brouettes, voiture d’enfants.
Il est bien regrettable qu’en ces moments tragiques, aucune voix ne se soit élevée pour ramener le calme dans notre population.
L’après midi et la soirée, plusieurs magasins abandonnés par leurs propriétaires furent pillés par des soldats battant en retraite et par des civils: DELHAIZE FRERES, VEUVE COURTOIS, OCTAVE OGER, EMILE BOULANGER, PRUDENT SIMON, MAURICE HAZEE ».


Le 13 MAI 1940, tombait un lundi :                                                                                          « La journée fut très calme.                          13177646_10209077960203671_6301444895021708725_n                   Les personnes restées dans le village échangeaient leurs impressions, commentant avec mépris la fuite des autorités civiles et religieuses, ainsi que la garde civile territoriale.
Il restait à Sclayn 84 ménages avec 281 habitants.
Tous envisageaient les jours à venir avec anxiété, négociants, bouchers, boulangers, pharmacien, docteur étant partis. Qu’allions nous devenir ? »


Le mardi 14 MAI 1940:

« Le village fut l’objet de bombardements !
 » Averties par quelques coups de cloche, vers 9 heures du matin, plusieurs personnes se réunirent sur la place pour prendre des mesures afin que les stocks restant dans les magasins ne tombent pas aux mains des pillards et des rôdeurs de nuit.

Le magasin de la C.A.V

La porte de la boulangerie ALLARD ayant été forcée, et plusieurs sacs de farine étant disparus, on décida de distribuer la farine restante à raison de 5 kgs par personne, en stipulant que le payement devait se faire dès le retour du propriétaire.
L’après midi, MM COLLET et DINOT, qui avaient la garde du magasin de la CAV          ( photo) , réunirent la population dans la cour de l’école pour lui annoncer que les marchandises de ce magasin seraient distribuées le lendemain.

Vers 5 heures, alors que l’on prenait note des besoins de chaque ménage, quelques obus tombèrent sur le centre du village , détruisant les maisons de MM. RENE MATAGNE, ERNEST DOTHEE, MARCEL LOMBET et endommageant plus ou moins gravement celles de Mme BRAIBANT, Mm ROD. FRANCOIS, HECTOR ALEXANDRE, PRUDENT SIMON, JOSEPH DEBATY, JULES DAVIN et JOSEPH SMAL.
Le bombardement recommença pendant la nuit , obligeant les habitants à se réfugier dans les caves .
Signalons , en passant, qu’aucune troupe allemande ne se trouvait dans le village: cette regrettable destruction fut certainement le résultat d’une erreur ».


L'intérieur de la C.A.VMercredi 15 MAI 1940: « distribution des marchandises de la C.A.V ( photo) et des viandes de la boucherie BEAUJEAN  .
A 5 heures, afin d’éviter les excès de boissons, répartition des liqueurs restant au magasin OCTAVE OGER, à raison d’une bouteille par personne.
Ces trois distributions se firent dans les mêmes conditions que la vente de la boucherie ALLARD.
Vers 6 heures, un motocycliste allemand parut dans la localité .


Jeudi 16 MAI 1940:  » Pendant la journée, continuation de la distribution des La bijouterie Guilmainmarchandises de la C.A.V.
A 5 heures, quatre soldats motocyclistes, venant de Bonneville, s’arrêtèrent près de la place du Baty .
Aidés par des civils belges et yougo-slaves, ils enfoncèrent la porte du magasin « SERVIR » et enlevèrent des cigarettes. Pendant la nuit, le reste du magasin fut pillé.
Ces mêmes soldats arrivèrent sur la grand place, brisèrent la vitrine de Mr GUILMAIN ( photo ) et s’approprièrent différents bijoux.
Ils allèrent ensuite réclamer de la bière chez r LUCIEN MOUREAUX, la bière étant provisoirement déposée chez Mlle MARIE GILLES, ils s’y rendirent, emportèrent avec eux trois casiers de bouteilles et reprirent le chemin de Bonneville ».


Vendredi 17 MAI :  » La pharmacie Suars étant abandonnée, on prit les mesures pour procurer des médicaments à la population. Mlle Octavie TIMSONNET s’offrit pour soigner les malades de Sclayn et environs les hospitalisés de la clinique de la Vilette; elle était accompagnée dans ses déplacemlents par Mr Auguste VIVIER.ste barbe 1
L’après midi, les archives et registres de l’état civil furent enlevés de la salle communalecelle ci étant endommagée par les obus et transportés chez Mr Fernand TIMSONNET. On enleva ensuite, pour éviter le pillage, la plaque  » vins et liqueurs », se trouvant sur la porte de la maison Laurent Noël.
Vers 6 heures, un peloton de soldats arriva dans le village et s’arreta en face de l’école communale; ils entrèrent en conversation avec MM. WILLEM VAN DE VORST et OCTAVE DINOT et assurèrent à ceux-ci que les habitants restant dans la localité seraient respectés et qu’il ne serait fait aucun mal à la population.
Signalons ici que, les jours suivants, en maintes circonstances, que ce soit à l’arrivée de groupes isolés ou lorsqu’il s’agissait d’héberger des centaines de soldats avec officiers, M. WILLEM VAN DE VORST, qui parle couramment l’allemand, rendit de réels services à notre localité en qualité d’interprète.


Sclayn-Mariages-1901-1-1Samedi 18 MAI 1940:  » Dans l’après midi, deux officiers allemands s’arrêtèrent en face du café HENROTEAUX et , en l’absence du bourgmestre, sont reçus par Mr LEON HAVERLAND ET FERNAND TIMSONNET.
Ils sont très surpris d’apprendre que toutes les autorités ont abandonné leur poste et chargent MR HAVERLAND d’administrer la commune, le déclarant responsable de la population.
Ils font ensuite quelques recommandations quant au nettoyage des rues, rassemblements, heures de rentrée, etc .


                                                                                 Dimanche 19 MAI:

« Quelques évacués ont regagné leur foyer.IB-93Tyq1S-F24TRN-AOeda_DfM@648x414
Mr le Curé , rentré dans le courant de la semaine, célèbre une messe basse ».

 

 


Lundi 20 MAI 1940:429617viande2
« Mr Haverland, malgré ses 72 ans, s’occupe activement de l’administration de la commune, s’entoure de plusieurs collaborateurs et organise un corps de police.

On récupère les marchandises des magasins sinistrés et on distribue le lard de la boucherie BEAUJEAN à raison de 250 grammes par personne ».


7f7411ab-92ad-4fb5-ae89-e263c847b1e8Mardi 21 MAI 1940: « MM. HAVERLAND et TIMSONET, aidés par Mr COLETTE, Emile et Octave DINOT, s’occupent du ravitaillement de la population ; ils se rendent au moulin de Beez ( photo) , où ils pourront se procurer 10.000 kilos de farine avec un bon de la commune.
Nous recevons de suite 2.500 kilos, avec promesse de pouvoir prendre le restant, au fur et à mesure de la cuisson ».


western-electrique

Mercredi 22 MAI 1940:

 » Le transport de la farine de Beez à Sclaigneaux eut lieu avec un chariot et quatre chevaux nous prêtés par le fermier LESUISSE de Vezin.; le passage de la Meuse se fit en barquette et la farine fut déposée à la maison communale.  »


fort de maizeretJeudi 23 MAI 1940:
 » Bombardement intense au début de la matinée dans la position fortifiée, les troupes allemandes attaquant le fort de Maizeret qui était encore occupé par l’armée belge, ainsi que les fortins de Samson.

 


Vendredi 24 MAI 1940:Col-Tonny-Delory-230
« Aménagement d’un bateau-radeau pour le transport de la farine de Sclaigneaux à Sclayn.
La boulangerie communale fonctionne et nous distribuons du pain à raison de 500 grammes par personne au prix de un franc le kilo , les deux cuissons précédentes faites avec la farine de la boulangerie Allard ayant été distribuées gratuitement » .


Samedi 25 Msclayn_mon_cpa_03AI 1940 :

« Réunion des hommes valides dans la cour de l’école communale pour répartir la besogne.

On commence le nettoyage des rues et on répare les fenêtres brisées.

NB: C’est aussi ce jour là, que Jean DELORY, sergent au 19° de ligne , est mort au combat, à l’âge de 21 ans .

Son nom figure sur le monument aux morts de la grand place ( photo) et infos ici .


Dimanche 26 MAI 1940 :rue du pont posterisé

 » Le calme semble revenu et de nombreux évacués sont rentrés »

 


carteLundi  27 mai 1940 :
 » Mrs HAVERLAND et TIMSONNET ont fait des démarches à Namur et nous annoncent que la ration de pain est fixée à 275 grammes par personne; dans la suite, cette ration sera réduite à 250 grammes  » .


Mardi 28 MAI 1940:788d986905533aba051261497ecffcbb-1403170842
 » M. Colette organise une boucherie communale ; la viande est débitée au prix de revient » .

Annonce de la capitulation de l’armée belge, après 18 jours d’une campagne difficile menée contre l’envahisseur allemand. Le 28 mai, le roi LEOPOLD III acceptait une Capitulation sans conditions, début de quatre ans d’occupation du pays et d’une crise politique interne majeure.


957_001Mercredi 29 mai 1940:

« Les hommes valides sont occupés à la réfection des toitures des maisons sinistrées; ce travail sera continué les jours suivants « .

 


A la séance du lundi 3 juin 1940: il est procédé à la nomination d’un Comité de Gestion Communale, en remplacement de l’ancien Conseil défaillant, et Composé des membres suivants:

LEON HAVERLAND , Bourgmestre ff.nouveau conseil
FERNAND TIMSONNET
ALPHONSE COLETTE
EMILE DINOT
OCTAVE OGER
EMILE EVRAUD
AUGUSTE THOMAS
ARSENE LISSOIR , Curé
OCTAVE DINOT, secrétaire ff.

Voir ici le procès verbal de la délibération. 


82b8a3434904411a9fdc43ca87cee70c-1402047457Mardi 4 juin 1940:  » MM. HAVERLAND et TIMSONNET nous annoncent que la banque de la Société Générale leur a accordé un prêt de 20.000 francs ( remboursé peu après), pour liquider notre arriéré de farine et assurer le ravitaillement normal de la population.
Dans la suite, le comité prendra les mesures financières nécessaires pour assurer le service des avances-secours en faveur des nécessiteux et mettra tout en œuvre, pour atténuer, dans la mesure du possible, la détresse de la population pendant les jours pénibles que nous sommes amenés à traverser .
A l’heure actuelle, beaucoup d’évacués sont rentrés; les uns regrettant sincèrement leur
British_troops_and_Belgian_refugees_on_the_Brussels-Louvain_road,_12_May_1940._F4422départ, d’autres racontant les péripéties de leur voyage sur un ton de victime ou de héros, considérant ceux qui ne sont pas partis comme des êtres inconscients; d’autres enfin, dont les biens ont été dévastés ou pillés en rejettent la responsabilité sur les personnes qui sont restées à leur foyer , allant même jusqu’à suspecter d’honnêtes gens, en se figurant que l’on monterait la garde à tour de rôle devant leur maison abandonnée pendant toute leur absence !
En conclusion, nous souhaitons de tout cœur, à ceux que nous attendons encore, un heureux retour et que les ennuis que leur a causé l’évacuation ne soient pour eux qu’un mauvais souvenir .


 » Extrait de « Sclayn, récit succint des évènements du 11 mai à juin 1940  » Editions Dinot

Télécharger le document original

Lien pour télécharger dans biblioteca andana les PV des conseils communaux de l’époque

Publié dans Commerces, Patrimoine | 5 commentaires

La Vierge gothique de l’église de Sclayn

patrone de Sclayn

La statue de la Vierge à l’enfant est inédite, elle occupe la niche supérieure du maître-autel. Cet autel de style classique en marbre noir, rouge et blanc, ressemble à d’autres de Namur, sortis d’ateliers locaux .
Il fut commandé, le I7 décembre I656 au maître tailleur de pierres, Jean DUCHESNE, par les frères: TILMAN et Ferdinand ZUALART. (…)
Il fut érigé à la mémoire de Jacques ZUALART, seigneur de Sclayn. Chairier de Namur, il était devenu seigneur de ce village de Sclayn, de Bonneville et de Sclaigneaux en I637.

Deux chandeliers de cuivre se trouvant à l’église de Nil Saint Vincent portent 1’inscription ZUALART , seigneur de Sclayn, 1648. (…)

Sur la moulure du fronton de la niche est gravé le chronograme ‘ I662 ‘. D’où l’on serait porté de croire que la vierge qui se trouve actuellement dans la niche y fut alors placée si nous ne savions que cette image était encore en 1889 à l’intérieur de l’église, au dessus de la porte d’entrée . A une époque qu’on ne peut déterminer, elle fut hissée au sommet de l’hôtel, mais, comme elle était trop grande pour la niche, on n’hésita pas à scier sa base à l’exception d’un bout de manteau qui déborde le socle.

(…) Elle pèse 94 kg, . ‘ On ne connaît pas l’origine de cette belle madone, (…) cette image se placerait peut-être vers le milieu du XV’ siècle si l’on pouvait invoquer un vieux texte relatant qu’en I455 Sclayn fut tout brûlé et détruit .

Publié dans Patrimoine | Laisser un commentaire

Professeurs et élèves du pensionnat

Soeur Marguerite  , qui est originaire de Sclayn et qui a vécu au pensionnat, avant de repartir au couvent de Niewkerke, nous a transmis un album photos .

« Ons Apostolaat te Sclayn » , tel est le nom de ce recueil duquel sont tirés la  plupart de ces clichés .

 

Publié dans Biographies | Laisser un commentaire

Les bâtiments du pensionnat de Sclayn

l'intérieur de la chapelle

L’intérieur de la chapelle, en 1940 .

29022016-4289_006

L’entrée du couvent et le préau

29022016-4289_007

La grotte dédiée à Notre Dame , dans le verger.

29022016-4289_002

Le verger en pente, se situe au dessus du pensionnat , en bas de la route des chaminiats.

la statue de Saint viincent de Paul , dans le verger au dessus de la cour de l'école

La statue de Saint Vincent de Paul,  dans le verger au dessus de la cour de l’école

Le parloir

Le parloir du pensionnat

l'entrée du couvent ( actuellement maison "Evrard"

L’entrée du couvent ( actuellement maison « Evrard »)

Les chambres ( alcoves)

Les chambres ( alcoves)

le réfectoire

Le réfectoire

Publié dans Patrimoine | 2 commentaires

Le pensionnat des Soeurs de la charité

Vue d'ensemble

Vue d’ensemble

En face de l’actuel presbytère de Sclayn, qui était à l’origine ( 1268) un centre d’accueil pour voyageurs appelé « l’hôpital », fut construit en 1863 un pensionnat pour jeune filles gérée par les Sœurs de Saint Vincent de Paul.       Ce pensionnat ( voir les photos des bâtiments )  était réputé dans toute la vallée de la Meuse .

Le but des Soeurs de la Charité , est:

  • d’ inspirer aux jeunes personnes l’amour et le goût de la vrai piété ;
  • les exercer à la pratique des vertus solides;
  • les porter à la gratitude et à l’amour pour les parents ;
  • leur faire apprécier les charmes de la vie de famille;
  • leur inculquer les qualités requises à leur sexe: l’ordre, la propreté, l’amour du travail, l’économie, la politesse;
  • développer leurs facultés intellectuelles;
  • leur donner les connaissances nécessaires à leur condition;

En un mot, les rendre propres à remplir un jour dignement la place qu’elles doivent occuper dans la société .

Les Soeurs présentes à Sclayn en 1920. (Haut) : Soeurs Michel, Madeleine, Mechtilde, Agnès, Hélène .  ( Milieu) : Vincentia, Gerarde, Bénéol, Jubienne, Godel, Ignace, Alphon, Marie. (Bas) : Lutgarde, Antonia, Marquer, Ursule, Joséphine, Alysia, Eugénie.

 

Les premières religieuses, au nombre de trois, vinrent pour le dispensaire des minières Sépulchre . Ce pensionnat était occupé et dirigé par les soeurs de Tilburg ( Pays Bas).

Deux soeurs se rendaient également chaque jour à pied, à l’école de la Vilette:  l’une, soeur Gabrielle, pour y diriger l’école gardienne; et l’autre, soeur Ignace, pour diriger l’école primaire, section filles. Pour les garçons, il y avait un instituteur, Monsieur Trussart, disposant d’un appartement sur place.

L’école du pensionnat situé à coté de l’église, comportait une section primaire, une section moyenne , ainsi qu’une école professionnelle.  Les objets de l’enseignement sont détaillés dans ce prospectus ( face A , face B)  . Les cours professionnels comportaient :

  • le cours de coupe et confection
  • les cours ménagers théoriques et pratiques.

Une série de cours facultatifs étaient également dispensés: Piano, dactylo, peinture et dessin, repoussage du cuire ou du cuivre. (Lire le prospectus publicitaire verso et recto )

Une pièce de Théâtre jouée par les élèves en 1940

Une pièce de Théâtre jouée par les élèves

Les soeurs entretenaient également les bannières et les costumes employés lors des processions et possédaient également une chapelle où régnait une propreté tout à fait exemplaire .

En 1940, à cause des difficultés d’approvisionnement, cette école ferma ses portes aux élèves, et certains des locaux furent mis à disposition du « Secours d’hiver » pour la distribution de la soupe populaire et de vêtements .

En 1954, les Soeurs de Saint Vincent de Paul durent quitter l’établissement pour rejoindre leur maison mère . Onze  d’entre elles se retrouvèrent à Neuve-Eglise , près de Ypres .
Le pensionnat resta inoccupé durant deux années, puis fut vendu en quatre partie à des particuliers. L’association paroissiale du doyenné d’Andenne racheta, pour sa part, l’école, la chapelle et la salle paroissiale.

Publié dans Patrimoine | 2 commentaires